La culture des engrais verts fait partie intégrante des techniques de production en maraîchage biologique pour quatre bonnes raisons :
1-Le maintien de la fertilité du sol,
2-L’amélioration de la structure du sol,
3-L’augmentation de la vie microbienne du sol,
4-La maîtrise des mauvaises herbes.
Le choix sera fonction de la saison, de la rotation des cultures pratiquées, du type de sol, de la période de semis, du temps de disponibilité de la parcelle etc…
Automne-Hiver : au minimum 4 mois, semis en septembre-octobre.
Printemps : au minimum 3 mois, semis en mars-avril.
Eté : de 1 à 1,5 mois, semis en juin-juillet.
Parmi les espèces les plus intéressantes en maraîchage biologique, on peut citer : Avoine, Dactyle, Epeautre, Fétuque, Luzerne, Moutarde, Phacélie, Pois fourrager, Ray Grass, Radis fourrager, Sainfoin, Sarrazin, Seigle, Sorgho, Trèfle, Vesce et différents mélanges améliorants, etc.
La destruction de l’engrais vert se fait par broyage qui permet d’accélérer la décomposition. L’enfouir au sol avec un outil à dents ou à disques dans les 25 premiers centimètres car les micro-organismes de surface (bactéries, azotobacter) vont assurer sa décomposition.
Il est préférable que l’incorporation au sol soit réalisée entre 30 à 50 jours avant la culture suivante, (le délai devra être plus long pour les semis directs que pour les plantations).
Les Graminées ont un effet intéressant sur la structure du sol de par leur système racinaire chevelu et leur enracinement profond. Elles sont souvent associées à une Légumineuse. Pour la plupart, leur croissance est lente et demande une disponibilité des parcelles de 3 à 6 mois.
Les légumineuses sont intéressantes pour leur capacité à fixer l’azote atmosphérique grâce à leurs nodosités. Après destruction de la plante, cette azote est restituée au sol et disponible pour la culture suivante. Elles sont souvent associées à une graminée qui leur sert de tuteur. Leur croissance est assez lente et nécessite une disponibilité des parcelles de 3 à 6 mois.
Les Crucifères ont une croissance rapide et mobilisent rapidement les éléments minéraux du sol. Leurs racines pivotantes améliorent notablement la structure du sol. Leur décomposition a un effet désinfectant sur le sol, grâce à leur richesse en éléments soufrés. Relativement sensible au gel, elles sont utilisées au printemps et en été en surveillant la montée à graines. Elles ne sont pas à conseiller lorsque le plan de culture introduit des espèces de la même famille (chou, navet, radis..).
Beaucoup d’engrais verts possèdent un système racinaire très intensif qui aère les sols denses, surtout après trop de compactage mécanique. Les engrais verts améliorent la structure du sol. De plus, les variétés très profondément enracinées rapportent en supplément des nutriments à la surface. Les résidus des plantes alimentent la vie du sol. Les fleurs produisent du pollen et du nectar pour les insectes.
En automne, les variétés d’engrais verts à croissance rapide, absorbent une grande quantité de minéraux azotés et ainsi évitent l’érosion des sols. Pour des raisons phytosanitaires une bonne rotation par des cultures variées est importante. Cela est particulièrement important pour les Crucifères comme la moutarde jaune et le radis oléifère qui ne doivent pas être semés après les choux et familles associées.
Pour éviter que les engrais verts n’envahissent vos sols comme des adventices, pratiquer une fauche ou un broyage, pour stopper la formation avant le stade des graines. Il est fortement recommandé de ne pas hésiter à semer un engrais vert sur vos surfaces de maraîchage, même pour une courte période de 4 à 6 semaines.
Comment préparer le sol pour le semis ?
Les sols très compacts peuvent s’aérer à l’aide d’une sous-soleuse et/ou d’un cultivateur à herse rotative. Il s’impose une préparation très fine du sol, afin de créer de bonnes conditions de germination des semences fines et des graminées. Par la suite, le sol décompacté se stabilise au travers des racines des plantes.
Le mélange peut être semé à partir des mois d’Avril/Mai (s’il n’y a plus de risque de gel), jusqu’à la fin de l’été vers fin Août début Septembre, à une profondeur d’environ 1 à 2 cm.
En règle générale, l’habitude est de semer à chaque deuxième rang (inter-rang), en alternance avec une allée ouverte pour l’engrais vert d’hiver. Le mélange est circulable après 4 à 6 semaines. Pour maintenir la diversité du mélange, il est recommandé de modifier les parcelles inter-rangs tous les 3 à 4 ans.
Comment entretenir, faut-il pratiquer un roulage ?
Selon les conditions pédoclimatiques de la région et du vignoble choisi et selon la répartition des pluies, le mélange se développe différemment, ce qui entraîne la nécessité de mesures d’entretien appropriées. Lors de conditions sèches au printemps ou lorsque les plantes annuelles sont dominantes, il est souhaitable de broyer (pas trop profondément) ou d’exercer un passage au rouleau. Cela donne de l’air aux légumineuses. Ainsi les graminées après germination croissent à nouveau lentement et bénéficient de plus de luminosité.
Le mélange se maintient ainsi plusieurs années et assure toute sa fonctionnalité.
Le roulage offre plusieurs avantages : il permet de réduire la consommation d’eau, parvient l’érosion, la masse verte aplatie continue d’assurer l’habitat et la nourriture pour les insectes. Lors de l’action de roulage, les tiges se plient. La circulation de la sève dans la tige de la plante est coupée, réduisant ainsi la consommation d’eau. Les tiges ne sont pas détruites, mais forment un paillis vivant. La masse des plantes reste sur le sol pour le protéger du séchage, de l’évaporation donc de l’érosion. Ainsi, le sol ne se compacte pas lors de la circulation d’engins dans les vignes.
Les racines restent actives et fournissent de l’air et des nutriments. Cette technique maintient une faune riche ainsi qu’une microflore abondante. La floraison des plantes roulées sur le vignoble continue à former un habitat pour les insectes bénéfiques. L’engrais vert bénéficie ainsi, non seulement au sol mais au final à la qualité du vin. L’engrais vert protège et préserve la biodiversité du vignoble, ce qui est l’objectif à atteindre
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